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Freezing Frog in Minnesota

11 novembre 2010

Bilan

Cela fait presque cinq mois que je suis rentrée chez moi, à Vry. Je ne pense pas à Edina tous les jours, mais j'ai encore en moi cette expérience pour de longues années.

Ces dix mois m'ont changée.
Les pizzas et tacos ingérés de façon régulière m'ont évidemment quelque peu enrobée; mais le plus grand changement est celui qui me relie maintenant viscéralement aux États-Unis.
J'ai cette tendresse pour ce pays, cette bienveillance, que je n'avais pas avant, même en ayant déjà effectué deux séjours courts en Géorgie et au Texas. Je crois en leur pouvoir de faire tomber n'importe qui amoureux des gens, des paysages, des cultures qui habitent ce petit bout de continent.

J'ai évidemment créé des liens indéfectibles avec quatre familles qui m'ont hébergée, nourrie, blanchie, et entourée de leur plus grande affection pendant dix mois. Ce sont mes quatre famille de cœur et ce sont "mes" américains; leurs visages sont les premiers qui m'apparaissent quand je pense aux américains.

J'ai depuis cinq mois cette soif d'aventures, cette envie d'ailleurs qui ne me lâchera pas tant que je ne reprendrais pas la route. J'ai encore tant de choses à découvrir, aux États-Unis et partout dans le monde. J'ai envie de prendre mon sac à dos et mes baskets, et de parcourir le monde à la recherche d'une expérience humaine au moins aussi riche que celle que j'ai vécue à Edina. Parce que le monde n'est jamais aussi grand que ce que l'on s'imagine; parce que c'est à moi de sortir de mon petit confort et de décider de changer ma vision du monde.

Parce que j'aime le fait d'avoir apporté à ma famille ce petit changement d'horizon pendant dix mois. Parce que mes grand-mères ont des cartes postales de New-York, de San Francisco et d'ailleurs...parce que je leur ai manqué mais que j'ai savouré leur enthousiasme (et le mien) à nos retrouvailles. On réalise notre amour pour les gens quand on est loin d'eux...

Pendant dix mois, évidemment ma famille m'a manqué, évidemment j'étais loin d'eux pendant les moments les plus difficiles, évidemment j'aurais aimé être parmi eux à Noël; mais dix mois de séparation ne sont rien quand on les compare à l'expérience humaine que j'ai vécu, qui m'a grandie, et qui m'habite à chaque seconde de mon existence...

Je recommencerais, dès que je peux...c'est certain !

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11 novembre 2010

San Diego: fin de l'aventure californienne...

Nous arriverons à San Diego dans la nuit, et regagnerons de suite notre hôtel dans un quartier industriel de la ville. La chambre est grande (il y a trois lits) et pas trop mal. Nous passerons en tout cas une bonne nuit.
La communauté italienne de San Diego est importante, et c'est au cœur de la modeste Little Italy de la ville que nous irons rendre notre voiture de location et prendre un petit-déjeuner.
Nous dirigerons ensuite vers Balboa Park, la principale attraction de la ville. Il s'agit d'un énorme parc de 5km² avec des bâtiments d'influence hispanique, de nombreux coins détente, et le fameux Zoo de San Diego. Nous commençerons la journée par une sieste dans le jardin des roses, profitant d'un instant de paresse. Nous irons également prendre un goûter qui sera interrompu par l'apparition d'une horde de militaires rythmant leur séance de jogging par leurs fameux chants.
Puis nous décidons d'aller faire un tour sur la péninsule de San Diego qui nous amènera au plus près du Mexique...mais aucun bus ne nous y amène ! Tentative avortée donc, et c'est ainsi que nous nous retrouverons près du port pour une petite séance de photo au coucher du soleil avec palmiers et bateaux pour toile de fond.
La faim nous tiraille et nous irons donc manger à Old Town, le quartier attrape-touristes du coin, qui recrée la ville au moment de l'apogée "mexicaine", avec force moulures en placo-plâtres et ponchos en fausse laine...Les fajitas étaient cependant fort bonnes, avec des tortillas excellentes et faites main.

Le lendemain, chacun prendra une direction différente: Charlotte se fait une journée plage, Julien et Ophélie randonnent, et je visite le zoo. Mais nous prendront tout de même le petit-déjeuner ensemble dans le mini-resto d'un immigré polonais farfelu qui a traversé les États-Unis d'Est en Ouest...nous rigolerons bien dans sa petit échoppe faite de bric et de broc: boîtes d'oeufs recouvrant le plafond, peinture renversée sur le sol, jardin rempli de kitscheries, un Elvis grandeur nature...Ce "Mario" complètement déjanté demande Ophélie en mariage et nous invite à signer son livre d'or...et nous trouvons ça complètement normal...that's how California rolls !

Nous voilà donc partis pour nos aventures personnelles...

Je prends mon bus d'abord avec Charlotte puis prend une correspondance direction Balboa Park. Me voilà toute émoustillée d'être toute seule; ça me fait un grand bien, car même si j'adore mes compagnons de route et qu'on passe de supers moments ensemble, vivre ensemble 24h/24 ne me permets pas d'assouvir mon besoin d'indépendance et d'autonomie. Je suis donc toute fière de me débrouille seule pendant toute la journée.

Julien m'a prêté son appareil photo, mais il n'est pas d'une grande qualité, alors je me contente de contempler à loisirs les animaux en tous genres qui vivent ici, dans l'un des zoos les plus connus au monde. Malgré une nourriture extrêmement chère, je passe une bonne journée à me promener toute seule, profitant d'un de mes derniers instants entourée d'américains, de vrais !

Le soir arrive vite et je décide de regagner l'hôtel, ou du moins notre quartier. J'attends Ophélie à Subway puis à Denny's, et nous allons chercher nos affaires à l'hôtel pour rejoindre Charlotte qui est déjà à l'aéroport. C'est là que nous passons notre dernière nuit californienne, somnolant tant bien que mal sur la moquette dans un coin du minuscule terminal. Nous ne sommes dérangés que par les femmes de ménage au petit matin, et regagnons ainsi notre porte d'embarquement pour monter dans l'avion qui nous ramène chez nous, à Edina.

Ce roadtrip constituait un autre de mes rêves et je l'ai réalisé avec trois de mes plus proches amis d'Edina. Pendant 9 jours, nous avons parcouru la Californie comme de vrais américains, se rassasiant de chips et de Coca, écoutant de la country, payant des petits coursiers pour faire notre plein d'essence...Nous avons visité plusieurs hôtels différents et avons trouvé une atmosphère différente à chaque endroit où nous nous sommes arrêtés; mais partout, nous avons retrouvé ce soleil éclatant et l'Océan Pacifique.

C'est avec un peu d'émotion que nous quitterons la Golden Coast et que nous retrouvons Edina. J'ai encore deux jours à passer sur le sol américain, et puis je partirais, je rentrerais en France, je quitterais mon environnement quotidien...

30 août 2010

California Dreamin' : Sequoia National Park et la suite

Le lendemain, nous reprenons la route avec pour objectif, le Sequoia & Kings Canyon National Park, un peu plus au Sud.
Ce parc abrite des séquoïas géants pour principale attraction. Nous roulons donc à travers la forêt en direction du centre des activités. Nous nous baladons d'abord entre séquoïas géants, dont certains sont tombés et forment un tunnel sous lequel on peut marcher. Nous rencontrons des touristes français, un groupe d'une cinquantaine de retraités dont certains n'hésitent pas à franchir les barrières pour toucher les sequoias vieux de centaines d'années, malgré l'interdiction. Nous leur faisons remarquer leur attitude et ils s'en fichent complètement...Je ne m'étonne pas de notre réputation de touristes râleurs !
Nous reprenons la route pour ensuite rendre visite à l'un des plus grands séquoïas du monde, un arbre énorme appelé le General Sherman Tree, qui atteint 83 mètres. Sa particularité est qu'il est en fait l'arbre qui a le plus grand volume au monde (presque 1500 mètres cube).

De là, nous nous séparons de nouveau en deux groupes. Charlotte et moi partons en voiture vers un autre site pendant qu'Ophélie et Julien entament une petite ballade qui doit les amener jusqu'à notre site. Nous allons donc nous garer à Crescent Meadow, une jolie prairie bordée de sequoias. J'en profite pour reprendre mon carnet de bord et faire le point sur notre roadtrip, assise sur un rocher avec pour compagnons les écureuils et autres chipmunks qui s'ébattent dans la pinède. Au bout d'un moment, alors que Charlotte fait une sieste, je décide de partir explorer le coin à pieds. Comme j'entends une cascade pas trop loin, je pars à l'aventure sur un petit sentier bien entretenu et me retrouve effectivement au bord d'un ruisseau et de ses petits rapides. Je peux voir tout au bout du ruisseau qu'il descend en à-pic, formant certainement une cascade, mais je décide de rester simplement à cet endroit et de m'y tremper les pieds.

C'est à ce moment que mon appareil photo, qui se trouve dans la poche de mon sweat-shirt, glisse petit à petit et se retrouve...dans le ruisseau. Avant que je n'ai pu me relever et le repêcher, il est déjà emporté par le courant, voguant sans doute vers la falaise et sa cascade...emportant avec lui 400 photos de San Francisco et du Yosemite...j'ai du mal à cacher ma nervosité et mon hilarité mélées (oui, j'ai quand même réussi à rire de cette bourde tout de suite après) à Charlotte quand je reviens à la voiture...

Vers 19h, nous commençons à trouver bizarre l'absence de nos camarades qui étaient partis pour une ballade d'à peine une heure et demie. Heureusement, ils arrivent bientôt, immobilisés par une biche qui broute tout près du parking depuis au moins deux heures (je l'avais par ailleurs mitraillée avec mon appareil photo avant de le perdre dans les flots...).

Nous repartons et mettons cap vers l'ouest et l'Océan. La route est longue et nous arrivons au milieu de la nuit au bord de l'eau, dans une petite ville dont il me semble que c'était Cambria. Nous nous permettons un motel "de luxe" (comparé à celui où nous avons passé la nuit précédente) à 120 dollars tout au bord du littoral. 
Le lendemain, nous décidons de remonter vers le Nord pour profiter un minimum de la Highway 1, la route côtière qui offre des paysages magnifiques. Nous nous arrêtons à l'accueil d'un manoir privé dont les touristes raffolent pour demander ce qu'il y a à voir dans le coin. On nous indique une colonie d'éléphants de mer pas trop loin. Nous contemplerons donc ces énormes et étranges animaux qui se dorent au soleil sur une petite plage, poussant des cris étranges et se jetant parfois à l'eau pour se rafraîchir...

Et c'est ainsi que se termine notre courte aventure vers le Nord puisqu'il nous faut rejoindre Los Angeles avant le lendemain soir...Nous roulons donc en direction de Santa Barbara où nous irons voir la fameuse mission avant de terminer la route dans une petite ville côtière où nous décidons de nous baigner au coucher du soleil. 

J'avoue que se baigner dans l'Océan Pacifique pour la première fois ne m'a pas fait plus d'effet que se baigner dans l'Atlantique...mais il y avait quand même un certain plaisir à se dire qu'on était en Californie, dans l'eau, au moins de juin, à regarder un coucher de soleil...Une baignade vivifiante et bien méritée, parce qu'en l'absence de toilettes on s'est quand même changés dans la voiture au milieu du parking...

Pour bien finir la soirée on s'arrête dans un supermarché et on s'achète chacun un peu de bouffe pour pique-niquer dans une nouvelle chambre d'hôtel (assez délabrée elle aussi). Le roadtrip parfait, en somme.

Le 20 juin, un nouveau jour qui se lève et une nouvelle destination pour nous: Los Angeles. Sans se presser, nous y arriverons en début d'après-midi et passons d'abord un peu de temps à trouver un cyber-café pour y avoir notre dose d'internet et réserver la journée du lendemain.

Los Angeles est une ville assez inintéressante de façon globale, car trop contrastée. On passe des quartiers hyper-riches de Beverly Hills aux ghettos mexicains comme celui où se trouvait notre hôtel, sans transition. Le seul pôle d'intérêt se trouve donc être Hollywood Boulevard et son Walk of Fame, et les fameuses lettres Hollywood. Et ce pôle n'a d'intérêt que pour les gens qui s'intéressent vraiment au cinéma et que le monde des paillettes et du glamour fait rêver.

Comme je suis légèrement dans ce cas, j'étais personnellement aux anges sur le Walk of Fame, et devant le Kodak Theatre ou le Mann's Chinese (avec les empreintes de pieds et de mains dans le béton). Mes amis un peu moins, mais je dirais que c'était quand même une chose à voir ! Il est vrai qu'Hollywood Boulevard est moins chic que les Champs-Elysées. Les boutiques de luxe se trouvent par exemple sur Rodeo Drive, dans un autre quartier. Et les porteurs d'étoiles ne sont vraiment connus que dans la portion qui entoure le Kodak, donc sur environ 300m. Au-delà, boutiques de souvenirs cheap et friperies bordent l'avenue...

Je suis ravie d'être là et de me dire que cette rue où je me trouve est certainement une des plus connues aux US, qu'elle est foulée par mes acteurs préférés au moins une fois dans l'année lors des Oscars; de contempler le panneau Hollywood qu'on aperçoit (en tout petit bien sûr) depuis une passerelle du mall...

On vend du rêve à Hollywood, et c'est bien le rêve que nous sommes venus contempler, particulièrement le lendemain. Nous commençons d'ailleurs la journée par une visite de très près aux lettres Hollywood, grâce à une feuille d'itinéraire glanée la veille à un guichet de touristes du Kodak. Il nous fait passer par une route étroite et sinueuse au beau milieu d'un quartier paisible, et c'est au bord d'un parc de jeu que nous obtenons le meilleur point de vue sur les lettres et pouvons satisfaire nos envies photographiques à loisir. Car hormis un couple d'italiens, nous sommes les seuls ce matin-là à profiter de la vue imprenable sur LE symbole du cinéma.

La journée est décidément vouée au cinéma puisque nous nous rendons ensuite...aux Studios Universal !

Autant le dire tout de suite, ce parc est réservé aux accros d'Hollywood. Parce qu'à 70$ l'entrée, soit on est ravi, soit on est dégoûtés.
Le parc offre d'une part une armade de spectacles et manèges à l'effigie des plus grands films hollywoodiens (Terminator, Jurassic Park, la Momie...), et d'autre part une visite guidée très spéciale des décors de certains films, conservés pour l'occasion. On peut y voir notamment la Delorean d'origine, Wisteria Lane, le motel de Psycho, et plusieurs techniques d'effets spéciaux (comme une inondation ou un accident dans le métro).

Alors d'accord, Universal Studios c'est du commerce et des gros sous, mais c'est aussi une superbe journée qui m'a emportée dans mes rêves de cinéma et de grand spectacle...Un must-see pour moi !

Et c'est après cette journée hollywoodienne que nous quittons la Cité des Anges et ses autroutes à 20 voies, direction San Diego et la fin de notre voyage...

3 août 2010

California Dreaming: Yosemite National Park

Le 16 juin vers 12h, Julien et Ophélie débarquent devant l'auberge dans une belle berline immaculée. Charlotte et moi embarquons immédiatement les bagages et nous voilà partis à travers les rues de SF, direction le Bay Bridge que nous traverserons avec un dernier regard sur la ville et le Golden Gate en face.

Objectif du jour: le Yosemite National Park, au Sud-Est. Nous prenons donc la route, et après avoir quitté l'agglomération franciscaine, remarquons immédiatement un changement de paysage (par rapport à nos chers paysages du Minnesota, s'entend). Partout, de l'herbe jaune sur de petites collines, occupées par de solitaires éoliennes. Mais plus nous avançons vers le Yosemite, plus la végétation change, et c'est bientôt sur une route entourée de vergers que nous nous trouvons. Oranges, cerises, abricots, tout pousse ici, et les petits producteurs se dépêchent de construire une belle petite boutique sur le bord de la route pour être le meilleur vendeur.

Bientôt, c'est l'arrivée au Yosemite, après un autre changement de paysage: cette fois, nous nous retrouvons dans une forêt de conifères, sur une route serpentant entre les collines. Après avoir payé notre droit d'entrée, nous prenons la route vers le cœur du parc: la vallée. Nous descendons donc de nos collines pour retrouver une belle route entourée par les causses du haut desquels se jettent d'immenses cascades. Au loin se dessine la silhouette la plus connue du parc: le Half-Dome, ce sommet rocher en forme de demi-dôme, comme son nom l'indique.

Nous ne ferons qu'une petite ballade d'une vingtaine de minutes vers une des cascades, et il est déjà temps de repartir. Nous mettrons une bonne heure à sortir du parc, et encore quelques heures à rejoindre Fresno, à mi-chemin entre le Yosemite Park et le Sequoia Park, notre objectif pour le lendemain.

Julien nous dégottera un motel pas trop cher mais fréquenté par des personnes un peu louches, ce qui ne nous empêchera pas de bien dormir après avoir ingéré un MacDo en fin de soirée.

2 août 2010

California Dreaming: San Francisco

Le 13 juin au matin, un gros pick-up blanc sillonne les rues chics d'Edina. Sa mission: récupérer 4 jeunes français qui partent à la conquête de l'Ouest. Lisa nous emmène à l'aéroport et nous voici enfin seuls tous les 4, prêts pour l'ultime voyage américain: le roadtrip en Californie !

Tout d'abord, présentons les protagonistes:
- Julien, homme viril s'il en est, éternel admirateur du moche et du sale.
- Charlotte, adepte du shopping, de la bronzette et surtout des siestes dans la voiture.
- Ophélie, aventurière accomplie et professionnelle de l'hésitation.
- moi-même, simplement heureuse d'accomplir un de mes rêves, râleuse invétérée et chanteuse casserole à mes heures perdues (et il y en a pas mal !).

Nous nous envolons donc dans la matinée pour San Francisco. Il nous faut d'abord faire une escale à Denver, Colorado, dans une purée de pois digne des bulletins météo les plus déprimantes de Londres. Nous avalons vite fait un Panda Express, qui, comme son nom l'indique, est un fast-food spécialisé dans la bouffe chinoise (plutôt pas mauvais pour un fast-food !). Panda Express se verra d'ailleurs vite rebaptisé par nous-même Panda de Chine, pour des raisons inconnues.

Le deuxième avion survole les rocheuses enneigées et c'est rapidement l'arrivée à SF, qui apparaît brumeuse sur sa petite péninsule, entre l'Océan Pacifique et la fameuse Baie. Je n'apercevrais pas le Golden Gate mais par contre, j'ai une jolie vue sur le Bay Bridge.

Après une bonne heure de transports, nous arrivons à notre auberge vers 15h30 et découvrons les lieux avec émerveillement. En effet, l'auberge où nous logeons a été trois ans de suite nommée meilleure auberge des USA, et il y a de quoi. Le réceptionniste est sympa, tout est propre, les couvertures ne grattent pas, il y a de l'ambiance...nous sommes comme des coqs en pâte !

Notre première destination sera le Haight Ashbury, quartier hippie qui fait l'objet d'une fascination de ma part depuis ma période hippie en 1ère (et pourtant j'ai même pas fait Art Pla ! Le cœur du quartier se situe à l'angle de Haight et de Ashbury, tout près du Golden Gate Park, ou plutôt de son Panhandle (manche de poêle). Ce jour-là se tient la Street Fair, sorte de kermesse annuelle où se baladent freaks et originaux en tous genres; entre les stands de légumes, de bijoux, de chapeaux, de T-shirts tye-dye, je me sens personnellement parfaitement à mon aise.

On sent tout de suite qu'à San Francisco on peut être n'importe qui. Les gens ont tous des styles vestimentaires très marqués, et tout le monde s'en fout. Les friperies et magasins d'occasions ou vintage bordent le Haight, tandis que dans les rues parallèles les maisons victoriennes, hautes en couleur, se suivent et ne ressemblent pas.

Je m'improvise guide d'une soirée, puisqu'il faut dire que ma connaissance en matière de hippies ne s'arrête que là où le LSD et la fumette commence.

Puisque la fête est finie, nous montons vers le Buena Vista Park, qui comme son nom l'indique, a la particularité d'offrir une très belle vue de la ville puisqu'il est logé sur une de ses collines. Nous débutons l'ascension en coupant à travers bois, parmi les conifères. Il faut dire qu'on a pas mal mérité la belle vue qui s'offre en haut. Nous apercevons un pilier du Golden Gate derrière une autre colline, et les rues escarpées qui s'alignent comme le maïs dans les champs mosellans (je m'excuse de cette comparaison). Après quelques photos, les estomacs commencent à gronder et nous redescendons donc vers le Haight pour y manger.

Nous décidons ce soir-là d'aller nous coucher assez vite pour économiser nos batteries, et malgré une fiesta plutôt bruyante dans la salle commune voisine de notre chambre, c'est d'un sommeil réparateur que je m'effondre ce soir-là.

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"On y va, on y va on y va ??"
Ce matin-là, on aurait pu me prendre pour une gamine de 8 ans au moment d'ouvrir les cadeaux de Noël, ou au matin d'une sortie au zoo, tellement je piaffais d'impatience à découvrir la ville.
Le soleil brille ce matin-là dans les rues pentues, et malgré un bon vent du Pacifique, nous décidons que c'est une belle journée pour faire du sport.

Nous voici donc, après un arrêt express à un stand de lunettes de soleil, sur Fisherman's Wharf, le coin touristique à la Disney-land du port de SF. Les petites boutiques en bois se succèdent et les touristes arrivent à flot, mais nous n'avons qu'un seul objectif avant notre exploit sportif: les phoques. Enfin, les lions de mer.

Les fameux lions de mer de Fisherman's Wharf se prélassent sur des bouts de bois flottants (vous m'excuserez mon manque de vocabulaire marin), s'entassant par dizaines, plongeant, sautant, criant...sous les yeux attendris (ou dégoûtés, c'est selon) des touristes. Cela fait 25 ans qu'une colonie de lions de mer a élu domicile sur les docks de Fisherman's Wharf et ils ne sont pas prêts d'en partir, apparemment.

L'autre particulier de Fisherman's Wharf c'est qu'il nous offre un point de vue assez sympa sur Alcatraz, le Golden Gate, et les collines de SF. La Coït Tower (tour érigée en mémoire des pompiers) et la Transamerica Pyramid (une tour en forme de pyramide) se côtoient dans un duel de tous les instants. J'ai personnellement une préférence pour la Coït Tower, charme désuet d'une architecture à l'orientale, peut-être.

Après avoir flâné quelques instants, nous dégottons un stand de location de vélos (comme si c'était difficile) et nous retrouvons vite en selle (très confortable, les selles !), direction...

Le GOLDEN GATE BRIDGE !

Notre objectif du jour, le traverser, aller jusqu'à Sausalito (petit ville portuaire de l'autre côté du pont), et prendre le ferry pour rentrer et rendre les vélos. Rien de plus simple, "c'est tout plat", nous ont assuré les jeunes cadres dynamiques de Blazing Saddles (notre location).

Je pense que vivre à San Francisco doit déformer les esprits parce que les abords du pont ? C'était pas PLAT ! PAS DU TOUT ! On ne s'en rend pas forcément compte mais c'est vraiment que le pont ne rase pas la surface de l'eau...Il faut grimper la colline pour pouvoir accéder à ce vieux tas de ferraille rouge !

...ce que nous faisons tant bien que mal et c'est le début d'une traversée épique. Il est vrai que traverser le Golden Gate Bridge à vélo, c'est assez satisfaisant. On se sent un peu comme un conquistador, un pionner, oubliant les centaines de piétons et cyclistes que l'on double ou côtoie sur le trottoir, les touristes qu'on prévient d'un coup de sonnette que ça y est, on arrive, la compagnie est là.

Le brouillard qui enveloppait le pont depuis notre arrivée sur Fisherman's Wharf se lève peu à peu, et une fois de l'autre côté du pont, on a une jolie vue sur SF et ses immeubles.

Une belle petite pente, telle est notre récompense après l'effroyable montée et les 2km de pont. Nous descendons presque en roue libre jusqu'à Sausalito qui, avec ses airs de petite ville sympa, s'avère être un peu le Saint-Trop de la Californie avec ses boutiques de luxe et ses petits restos hors de prix.
Nous trouvons quand même des pizzas pas trop chères et digérerons dans un parc, à l'ombre des palmiers, en attendant le ferry qui nous ramènera, tel le Carpathia ramène les survivants du Titanic à NYC, qui nous ramènera donc vers SF non sans une bien jolie vue sur le Golden Gate Bridge qui veille sur nous comme un ami (oui, on est potes maintenant).

Comme il n'est pas trop tard à notre arrivée sur Fisherman's Wharf, nous décidons d'aller à la Coït Tower, non sans épicer un peu notre quotidien de touristes. En effet les deux sportifs du groupe (Julien et Ophélie) décident de s'y rendre à pieds tandis que les deux handicapées (je vous laisse deviner qui), jugeant avoir assez fait de sport pour la journée, préfèrent prendre le bus. Du haut de la colline, nous avons une bien jolie vue de toute la baie mais je suis la seule à gravir les marches de la tour pour gagner quelques mètres de plus. Je mitraille vite fait par toutes les fenêtres et redescends rejoindre mes camarades.

Prochaine étape: Lombard Street, la rue la plus pentue de la ville. Pas difficile de la trouver puisqu'elle s'étend à nos pieds, juste en bas de la Coït Tower. Elle descend d'abord en pente relativement douce, puis remonte plus escarpée que jamais; jusqu'à ses cent derniers mètres où elle est tellement pentue que la route a été construite en épingles à cheveux pour permettre aux voitures d'y passer (dans le sens de la descente seulement).

Une bonne suée pour terminer cette journée sportive, c'est bien ce qu'il nous fallait. Les cuisses travaillent dur et pour les soulager un peu, nous songeons un moment à monter à reculons. M'enfin, on arrive sain et sauf en haut et une volée de marches nous permet de longer le point le plus pentu, entre les maisons, les fleurs et les voitures. Y a pas à dire, pour vivre à SF, faut être sportif ! Ou si tu ne l'es pas en arrivant, tu le seras forcément en repartant !

Pour nous récompenser de tant d'efforts, une autre belle vue sur SF, avec en point d'horizon la Coït Tower et le Bay Bridge d'un côté, Alcatraz de l'autre. Attention cependant à ne pas se planter au milieu de la rue pour profiter de la vue, car les cable cars ne s'arrêteront pas pour vous ! Ce funiculaire typique de SF a justement une ligne sur la rue où nous nous trouvons.

Nous sautons sur le marchepied dès qu'une voiture arrive et dévalons la pente à fond de train, ne tenant qu'une petite barre. Nous montons, descendons, tournons dans une tripotée de rues avant d'arriver à Chinatown, où nous sautons en marche (non; je plaisante).

Nous y mangerons; ou nous gaverons plutôt, comparant nos fronts d'un rouge écrevisse. En effet, malgré le brouillard et les nuages, le ciel de SF nous a bien eus puisque nous avons presque tous chopés des coups de soleil. N'oublions pas que nous sommes en Californie !

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Le lendemain, il semble que je sois la seule à vouloir profiter de la ville au petit matin. J'embarque donc dans un bus en direction d'Alamo Square. Cette "place" occupée par un joli parc est connue pour ses "Painted Ladies", un groupe de maisons victoriennes bordant le parc et qui ont la particularité d'être peintes avec plus de trois couleurs qui accentuent leurs particularités architecturales. Derrière ces maisons, on peut apercevoir une vue très sympathique du reste de la ville. Alamo Square est aussi connue pour figurer au générique de la série "La Fête à la Maison", et en tant que fan, je ne pouvais pas louper ça.

Les dogsitters (babysitters pour chiens) se croisent dans le parc avec 5 ou 6 chiens par laisse, les promeneurs se prélassent dans l'herbe, et les touristes cherchent le meilleur angle pour leur photo souvenir. Je ne manquerais pas de demander à quelqu'un de me prendre devant les Painted Ladies, avant de reprendre mon chemin en direction du Haight, qui n'est pas très loin. Je me promène une fois de plus dans le quartier et m'arrête dans quelques boutiques, avant de rejoindre les autres au Golden Gate Park, ou je me paumerais plus d'une fois.

Le GGP est en effet un énorme parc boisé et fleuri, doté d'un jardin botanique, de quelques musées et même d'un parc à bisons, mais qui a la particularité d'emmener les promeneurs dans des petites allées perdues et sans aucune indication directionnelle. Je rejoindrais donc les autres devant le Jardin Japonais et nous irons nous promener au jardin botanique (le Jardin Japonais étant un peu trop cher pour nos bourses) avant de sauter dans un bus pour les docks.

Nous avons en effet réservé nos billets pour visiter Alcatraz, et pas question d'arriver en retard, car le ferry ne part qu'une fois ! Le trajet en bus s'avère plutôt long et nous décidons à mi-chemin de prendre un taxi...mais les minutes sont longues sur le trottoir à attendre qu'un chauffeur veuille bien passer devant nous ! Nous courons donc en direction du port tout en gardant un oeil sur la rue...et un taxi se présente enfin, nous embarquant dans une course folle à travers la ville, grillant quelques feux au passage, écrasant une mamie qui peinait à traverser la rue...

Nous arrivons donc pile à l'heure à l'embarquement du ferry et montons à bord, ravis. Le bateau s'amarre, tanguant, à Alcatraz et nous assistons d'abord à un briefing (obligatoire) de la part d'une Ranger sur la sécurité sur l'île. Nous pouvons ensuite visionner un petit film sur la prison et enfin emprunter le chemin qui monte vers le haut du "Rock", direction la prison.

Nous prenons un audioguide et chacun mènera donc sa visite en solitaire, armé de son appareil photo ou de sa caméra...Trois étages de cellules et trois couloirs pour une pièce de quelques centaines de mètres carrés...la promiscuité est rude dans les prisons américaines....

Alcatraz était une prison de haute sécurité, accueillant de grands bandits comme le célèbre Al Capone. Ce qui n'empêche pas certains prisonniers d'avoir quelques libertés, comme celle d'avoir des livres ou des instruments de musique dans leur cellule, ou de travailler à la bibliothèque ou au réfectoire.

Plusieurs fois des prisonniers ont tenté de s'évader, ne résistant plus à la tentation permanente de rejoindre à la nage SF qui les narguait depuis les rares fenêtres de la prison. Un évadé en particulier a fait preuve d'une grande ingéniosité en creusant un trou derrière le toilette de sa cellule pour accéder au mini couloir sanitaire qui se trouvait derrière, franchir une porte, neutraliser les gardiens, attraper une clé, sauter sur un balcon protégé par des grilles, et courir dehors, aidé par quelques complices. Une évasion qui rappelle bien sûr celle de Prison Break, dont les créateurs se sont, j'en suis sûre, inspirés d'Alcatraz pour créer le plan d'évasion de Scofield.

Une visite plutôt sympa dont nous profiterons bien et dont nous ressortirons satisfaits, avant de reprendre le ferry pour regagner la terre ferme.

Nous mangerons ce soir là sur Fisherman's Wharf, car nous avons eu vent d'une spécialité culinaire locale: le Surdough Bread Soup Bowl, autrement dit la soupe servie dans une boule de pain au levain évidée. Cette soupe sera plutôt une soupe au poisson, d'ailleurs. Nous nous régalons donc de cette spécialité avant de filer pour notre dernière soirée vers le Castro pour boire un verre.

Nous ne verrons point la boutique d'Harvey Milk mais passerons en revanche devant un mémorial à son honneur dans la bouche de métro du Castro. Au rayon évènement de la soirée, nous assisterons également à un feu de poubelle, achèterons des cookies dans une boutique assez spéciale et attendrons le bus pendant 20 minutes avant de se rabattre sur un taxi pour regagner l'auberge.

Le séjour à San Francisco m'aura personnellement enchantée et je me verrais bien passer quelques mois dans cette ville de toutes les libertés, cette ville charmante à l'européenne mais d'où une grande partie de la culture américaine a émergé...Je me dis qu'il y a beaucoup de choses que je n'ai pas vues mais que nous avons vu l'essentiel, et cet aperçu est largement suffisant pour me laisser une impression plus que satisfaisante sur la ville à l'éternel brouillard...


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29 juin 2010

La fin

Bon, je ne sais pas si quelqu'un lit encore ce blog mais en tout cas j'avais envie de le terminer, comme un livre dont on écrit la dernière page. Les choses se sont enchaînées tellement vite pendant les dernières semaines que j'avais l'impression que le train ne s'arrêterait jamais. Il fallait faire ses au revoirs, à la fois aux gens et aux lieux, faire ses bagages, et préparer l'ultime voyage: la Californie.

Voici donc un résumé de toutes ces "fins".

L'école
La fin de l'année scolaire est arrivée comme ça, sans prévenir. Il a d'abord fallu signer les dizaines de yearbooks que me tendaient les élèves, et leur faire signer le mien. J'ai eu quelques mots très touchants; certains élèves se sont contentés de signer leur nom à côté d'un HAGS (Have A Great Summer) vite fait bien fait. A la moindre occasion, les yearbooks et les sharpie étaient de sortie. Je me souviens du dernier jour de PT où J. signait les yearbooks à la chaîne, comme une grande auteure en dédicace à la Fnac.
Le dernier jour, nous sommes allés au Waterpark. J'ai dû dire au revoir à la va vite à ma prof, qui ne venait pas (premier au revoir raté). Je me suis baignée toute la journée avec les élèves et j'ai réussi à en "noyer" une bonne partie. Ça m'a fait très plaisir qu'ils rigolent avec moi et j'ai énormémement joué avec K. (mon ancien frère d'accueil) et I., son meilleur ami.
Malheureusement quand nous sommes revenus à l'école, tous les élèves ont filé vers leurs bus sans nous dire au revoir, à Edith et à moi. On était un peu fâchées sur le coup mais je pense qu'après tout c'est peut-être plus simple comme ça.

Les stagiaires
Malgré nos diverses occupations on a réussi à se voir le samedi 12 pour un dernier pique-nique d'intérieur (il pleuvait) afin de faire nos adieux. Ça m'a fait bizarre de leur dire au revoir mais ce n'était pas un au revoir triste. On a plein de moyens de rester en contact de toute manière. Je reste émerveillée de la façon dont on a réussi à tous s'entendre et à conjuguer les "formations", passant du gros groupe de nous tous ensemble aux plus petits groupes avec aisance.

La Californie
Je suis donc partie faire un roadtrip de 10 jours en Californie avec trois de mes amis d'ici. Nous avons atterri à San Francisco, où nous sommes restés trois jours, puis nous avons loué une voiture et rejoint San Diego en passant par le Yosemite, le Sequoia National Park, la côte et Los Angeles. Ce voyage était un rêve que j'avais depuis longtemps et je n'ai pas été déçue, puisque tout était génial !

Les familles

A mon retour le 23 en début d'après-midi, j'avais jusqu'au 24 à 19h20 pour faire mes au revoirs à mes familles. Je suis allée au restaurant avec les Enriquez le soir même et nous avons échangé remerciements et plaisanteries autour d'un bon burger. Le 24 au matin, j'avais rendez-vous avec T., S. et M. pour un petit-déjeuner à la House of Pancakes. Je n'ai pas pu dire au revoir à aucun des papas (qui travaillaient) et des garçons (qui étaient en camp) et pas du tout aux R. C'était donc un au revoir à moitié réussi.

Le grand départ
C'était L. qui nous a emmenées, Ophélie et moi, à l'aéroport. Nous avons failli rater notre avion parce que L. était débordée, tellement que nous sommes parties d'Edina à 17h40 pour un avion à 19h20 (autrement dit nous aurions du enregistrer à 17h20). Un départ un peu précipité donc et un stress qui ne s'envolera qu'avec l'avion (et nous dedans). Le voyage a été long et l'arrivée à Paris quelque peu déprimante. C'est surtout l'annonce en anglais que nous avons entendue qui nous a mises à plat. Fini l'accent américain, fini les "How you doin' today ?" à la caisse du supermarché, fini aussi les "Paper or plastic ?", fini les "Excuse me" quand on bouscule quelqu'un dans la rue...

23 mai 2010

Feed my Starving Children

Au cœur de l'hiver, une amie stagiaire avait décidé que, pour son anniversaire, au lieu de se faire du bien, elle allait faire du bien aux autres. Elle a demandé qui était intéressé, et c'est ainsi qu'une poignée de filles (dont moi) se sont retrouvées des mois plus tard, en ce soir du 22 mai, à Chanhassen, MN.

Nous avons travaillé pendant deux heures pour l'association caritative Feed my Starving Children, qui, comme son nom l'indique, lutte contre la famine dans les pays pauvres. Comment ?
En envoyant des sachets de nourriture déshydratée qui comprennent six repas complets. Il existe deux formules, la formule "riz" et la formule "pomme de terre". En l'occurence, nous avons travaillé avec la formule "riz". Elle contient une petite portion de poudre de poulet (ne me demandez pas ce qu'est exactement de la poudre de poulet), une petite portion de légumes déshydratés, une grosse portion de soja, et une grosse portion de riz. Tout ce dont on a besoin pour la manger, c'est d'eau bouillante.

Avant de commencer le travail à proprement parler, on nous a fait regarder une petite vidéo qui présente l'association et ses actions. La vidéo montrait notamment des photos d'enfants ayant bénéficié de ces sachets et de leur évolution. On voyait une photo au début du programme, une photo après 15 jours de sachet, et après six mois. Les résultats (physiques tout du moins) sont impressionnants, et les études montrent que la formule de ces sachets est saine pour les enfants mal nourris.

Nous nous sommes ensuite toutes coiffées de charlottes avant d'accéder à la "Packing Room", la salle où nous allions accomplir notre mission: préparer les sachets.

Il y avait plusieurs postes. D'abord, coller les étiquettes sur les sachets. Puis, à l'aide d'un entonnoir, remplir le sachet. Ce poste était occupé par plusieurs personnes. Deux personnes s'occupaient de prendre les ingrédients dans des cups et des cuillères et de les jeter dans le sachet à travers l'entonnoir. Le sachet était tenu par une personne qui le pesait ensuite pour s'assurer qu'il ait la bonne quantité de nourriture (entre 380 et 400g); sachant que ce poste était tenu par deux personnes qui remplissaient les sachets tour à tour.
Puis, les sachets étaient passés à une autre personne qui s'occupait de les sceller avec une machine spéciale interdite aux moins de 18 ans.
Enfin, une dernière personne était chargée de récupérer les sachets ainsi préparés, et de les organiser pour les ranger dans des boîtes en cartons qui étaient ensuite prises en charge par d'autres bénévoles et emportées à l'entrepôt.

Nous avons donc travaillé pendant deux heures dans la joie et la bonne humeur, accompagnées de musique et de rires. Une bonne manière de rendre service et de se sentir utile tout en passant un bon moment.

Feed My Starving Children est une association très connue au Minnesota. Une action pour Haïti était d'ailleurs organisée ce week-end à Southdale, et plusieurs familles que je connais s'y sont portés bénévoles. Les L., ma première famille d'accueil, y est allée de 20h à 2h vendredi soir !

J'ai beaucoup apprécié cette manière toute simple d'être utile, sans engagement de longue durée. Je ne pense pas qu'une telle association existe en France, mais là encore, le volontariat aux Etats-Unis n'a rien à voir avec le volontariat en France. Ici, c'est courant, peut-être par foi chrétienne, pour une famille d'être engagée dans toutes sortes d'actions. J'avais par exemple collecté des jouets pour les enfants pauvres à Noël avec les L. Les E. passent du temps avec des jeunes défavorisés. Plusieurs de mes élèves ont dû se rendre à FMSC ce week-end et tout le monde trouve ça normal. C'est un aspect de la culture américaine que j'apprécie énormément.

En travaillent deux heures, nous avons permis de nourrir 14 enfants pendant une année entière. A la fin de la session, nous avons pu goûter à la nourriture que nous avions préparée, et c'est franchement pas mauvais. J'ai passé une super soirée et me suis sentie, pour une fois, très utile au monde qui m'entoure !

13 mai 2010

Le joli moi de mai...

Le mois de mai est déjà arrivé et c'est ainsi le dernier mois que nous avons entamé cette semaine. Je ne vous cache pas que cette dernière ligne droite m'inspire une certaine mélancolie...

Que deviendront mes élèves en 7ème année ? Est-ce qu'il leur restera quelques souvenirs de ce qu'ils ont appris avec nous cette année, est-ce qu'il penseront à moi avec un sourire ou est-ce qu'ils m'oublieront sitôt la porte de l'école franchie le 11 juin ?

Qu'adviendra-t-il des familles que j'ai connues et côtoyées ici ? M'enverront-elles des cartes postales, prendront-elles de mes nouvelles, ou bien me rangeront-elles sagement dans leurs archives "past years TAs ?".

Et que dire de notre petit groupe de stagiaires ? Est-ce qu'on parcourera des centaines de kilomètres pour se retrouver, est-ce qu'on se préoccupera des vies les uns des autres une fois rentrés à la maison ?

Mais le pire, cela reste mes souvenirs, qui déjà s'estompent et se confondent dans les méandres de mon cerveau, malgré les photos, les vidéos, les notes de blog ou de carnet de bord...Qu'adviendra-t-il de toutes mes émotions quand je retrouverais la routine du quotidien ?

J'essaie déjà de penser à ces petites choses qui me permettront de ne jamais oublier ce que j'ai fait et vécu ici: tableau de souvenirs, CDs de photos, entre autres choses...

Mes derniers jours sur le territoire américain s'organisent donc déjà et je peux dire que mon emploi du temps est plutôt rempli. Il y a les fêtes, les visites de dernière minute, les grands week-ends, et puis le cinéma (puisqu'il faut bien penser aux choses importantes parfois) à caser dans un quotidien assez tranquille.

J'essaie de profiter au maximum du temps qui m'est imparti; même si j'avoue être assez contente de retrouver mon chez-moi dans 6 semaines presque jour pour jour. Je sais que ça paraît assez dérisoire, puisque j'ai un toit, à manger et une famille (de subsitution) ici, et que je ne vis pas dans le pays le plus pauvre du monde, mais j'avoue que je reste quand même très attachée au comfort de la maison-mère: mon lit, ma chambre, mes DVDs, la télé française, mes proches autour de moi, la voiture, mon chat, et surtout, SURTOUT, la bouffe.

Je commence à en avoir assez des chips, de la pizza et des pâtes à longueur de temps. J'ai hâte de retrouver les bons yaourts et le fromage, le bon pain, les recettes maison...C'est assez trivial quand on y réfléchit, mais je pense que la nourriture est certainement ce qui manque le plus aux expatriés de tous pays, et particulièrement aux français, puisque la France est, c'est vrai, le pays de la bouffe. Et que j'apprécie, en bonne franchouillarde, un repas complet avec entrée plat dessert, pain, et les heures de discussion qui vont avec.

Je résiste donc de moins en moins à l'idée de me faire des petits plaisirs gastronomiques à base de camembert à 8$. Je me rabat sur les viennoiseries abordables de chez Margo en attendant mieux...

Sur un sujet complètement différent, je suis aussi très impatiente que l'année scolaire se termine pour pouvoir entamer un dernier mois  de voyages, et celui-ci promet d'être beau puisqu'en l'espace de trois semaines, je vais visiter la Californie et voir Londres et Canterbury pour la première fois !

Après ça, promis, je ne bouge plus pendant un bon moment...ou du moins je bouge dans un périmètre limité, puisqu'avec toutes les amitiés que j'ai nouées ici, je me suis créé un réseau assez intéressant d'amis de l'autre bout de la France...

Allez, j'ai un match de baseball à aller voir...(pas que j'aime ça, mais c'est Joe qui joue, alors je vais aller le voir !)

30 avril 2010

Résumé de l'épopée

Alright. Je vais tenter d'entreprendre de commencer à vous raconter mes aventures.

Commençons par le début. Le vendredi 9 avril, je rentre à la maison, attrape ma valise et saute dans la voiture pour me rendre à l'aéroport, où m'attendent mes parents. Les retrouvailles se font sur le trottoir du dépose-minute, assorties d'une courte présentation de mes parents à Lisa. Nous patientons ensuite une ou deux heures avant d'embarquer pour Chicago O'Hare !

Nous arriverons downtown à bord d'un taxi au chauffeur éthiopien qui nous fera la conversation en petit nègre tout du long. Puis nous découvrons notre hôtel sur la Michigan Avenue, l'avenue la plus chic de Chichi, avec le Hilton à deux pas et vue sur Grant Park et le Lac Michigan. Evidemment notre hôtel est moins luxueux que les étoilés d'à côté mais ça nous suffit amplement. Nous allons donc prendre notre premier repas à deux pas de là avant de nous coucher raisonnablement tôt pour économiser nos batteries.

S'en suivront donc trois jours de visites à une allure sportive mais détendue (oui oui, on arrive à faire les deux !) où nous découvrirons une ville attachante et impressionnante, avec ses gratte-ciels à l'architecture travaillée, son El qui n'est pas sans rappeler les aventures de Tintin aux Amériques (chacun ses références), le Lac Michigan, et puis évidemment le Bean, emblème de la ville depuis 2004. Nous découvrirons également l'ambiance débridée et un peu folle d'un club de blues, avec ses vieux papis qui déchirent à la batterie comme à l'harmonica...et nous finirons notre séjour dans une ambiance mexicaine dans le quartier hispanique. Nous avons aussi eu la chance de visiter l'Institute of Arts et sa collection impressionnante de Van Gogh et Monet, ainsi que le tableau culte American Gothic, dont j'ai pu expliquer toute l'histoire à mes parents :p.

Le lundi soir, nous nous rendons à O'Hare (en métro cette fois) pour retourner à Minneapolis, et c'est là que les embrouilles commencent...Notre avion décolle bien (avec pas mal de retard dû à l'immensité des pistes de cet aéroport qui est le deuxième plus grand au monde), et nous survolons le Lac Michigan quand le capitaine nous annonce que suite à un problème technique, nous devons faire demi-tour et atterrir de nouveau à Chicago. Nous survolons l'aéroport pendant une bonne demi-heure, ce qui laisse largement le temps à mon esprit de vagabonder de scénario catastrophe en scénario catastrophe: et si on s'écrase sur une île au beau milieu du Lac Michigan, on sera les seuls étrangers à bord, comme Sun et Kin dans Lost...et si toute cette attente, c'était parce qu'ils savent qu'on va tous mourir et ils attendent de trouver le bon moyen de nous le dire...
Bref au bout d'une bonne demi-heure, la procédure d'atterrissage commence dans un silence de mort...et c'est avec soulagement et sous les applaudissements que nous touchons enfin le plancher des vaches. Nous sommes escortés jusqu'à la porte par des ambulances et des voitures de police, on ne sait toujours pas ce qui se passe; mais déjà les langues se délient, tout le monde parle à tout le monde, on se raconte sa vie...les américains ont décidément la tchatche facile.
Après une autre demi-heure on nous laisse descendre de l'avion et commence la longue attente au guichet pour être enregistré sur un autre vol et savoir où nous allons dormir. Nous passerons la nuit dans un Holiday Inn que nous n'aurions jamais pu nous offrir, et c'est à 9h le lendemain que nous décollons à nouveau, pour arriver à Minneapolis sains et saufs vers 11h.

Les quelques jours qui ont suivi furent consacrés à la découverte du coin pour mes parents, ainsi qu'aux divers repas avec les familles que je connais.

Et le vendredi...(suite au prochain épisode)

26 avril 2010

I'm back !

Je reviens à peine de deux semaines peinardes entre Chicago, Edina et le Dakota du Sud. J'ai énooormément de choses à raconter mais avant tout il faut que je mette de l'ordre dans ma tête et dans mes photos...

Autre chose, aujourd'hui cela fait 8 mois que je suis ici, et il y a deux jours, c'était le M-2 pile pour mon retour en France...ça fait un peu peur de voir que le temps passe si vite alors je vais essayer de profiter à fond du temps qu'il m'est imparti !

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Freezing Frog in Minnesota
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